jeudi 12 février 2009

Sur la platine: fin février 2009.

Keith and Tex.



1. Keith and Tex: "This is my song". Cette pépite jamaïcaine est interprétée par un duo oublié, les fabuleux Keith and Tex. Sans rien enlever aux mérites du duo, il convient de souligner la production très soulful du génialissime Derrick Harriot. Quelques unes de ses productions furent compilées par le label français Mackasound dans deux compilations exceptionnelles (d'accord cela fait beaucoup de compliments, mais il les mérite).


2. Fred Wesley: "You sure love to the ball". Ce tromboniste, et surtout arrangeur de jazz et de funk, se fit connaître comme directeur musical de James Brown. C'est d'ailleurs accompagné des JB's qu'il enregistre cette reprise somptueuse du morceau de Marvin Gaye.


3. Dinah Washington: "Cry me a river". La "queen of the blues" pose sa voix de velours sur ce standard ultra connu. Frissons garantis. [ce remix est issu du dernier volet de la série de compilations Verve remixed].

Dinah Washington.

4. Gnarls Barkley: "Who's gonna save my soul". Ce groupe mélangeant avec bonheur hip-hop / soul et électro est composé du producteur Danger Mouse (MF Doom) et du rappeur Cee-Lo (Goodie Mobb). Leur gigantesque tube Crazy a, paradoxalement, éclipsé leur tout dernier album, pourtant excellent. Sur ce titre gorgé de soul, la voix sensuelle de Cee-Lo s'avère particulièrement sensuelle et séduisante.

5. Funk Brothers: "Bernadette". Un instrumental irréprochable de l'équipe de choc des studios Motown. Ce titre permet aussi de rappeler que derrière les chanteurs et chanteuses exceptionnels se cachent une galaxie d'instrumentistes hors-pairs, trop souvent négligés, et pourtant à l'origine du son de la compagnie. La basse de James Jamerson, omniprésente, sert de colonne vertébrale au morceau.

6. Smokey Robinson: "Virgin man". La voix haut perché et troublante de Smokey Robinson se pose avec délicatesse sur cette chanson très douce.

7. Charlie Winston: "Like a hobo". Gros buzz autour de ce jeune britannique. Il faudra sans doute le juger sur la longueur, en tout cas cette chanson ne manque pas de charme.


Charlie Winston.

8. Danyel Waro: "Banm kalou banm". Waro est une des voix les plus célèbres du maloya réunionnais. Cette musique traditionnelle fut durement réprimée dans les années 60. En 1976-1977, Waro fut emprisonné comme insoumis en métropole pour son service militaire. Depuis, il n'eut de cesse de défendre sa langue créole et le maloya.

Danyel Waro.

Ici, Waro évoque les réminiscences de l'esclavage, les séquelles du colonialisme et l'acculturation qui l'accompagne (le déni de la langue créole), l'exil forcé des jeunes vers la métropole.
Chroniquant le disque «Foutan Fonnkér», dont est issu ce morceau, Richard Robert définissait ainsi le maloya : «… éclatante fleur de peine, de colère et d’espoir, plante réfractaire poussée dans les anfractuosités d’une histoire dure et sèche, grandie à l’ombre d’un peuple qui a subi le fouet de l’esclavagisme, du paternalisme blanc-bec, des lois normatives de la République. C’est un artisanat de survie, longtemps condamné à la clandestinité, partagé, malaxé et perpétué par tout ce que l’île a pu compter comme “bâtards” meurtris, Africains, Indiens, Malgaches ou “petits Blancs” comme Waro.»

Liens:
- Pour en savoir plus sur le maloya et Danyel Waro.

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