mardi 8 juillet 2008

64. Pierre Dac:"Les fils de Pétain".

La politique de collaboration est librement choisie par Pétain, comme le prouve la rencontre avec Hitler à Montoire en octobre 1940. Pétain prétend, par la collaboration d’Etat, amoindrir les souffrances du peuple français, c’est à dire choisir le « moindre mal » ; en fait, elle est une décision éminemment idéologique qui permet d’inscrire la France de Vichy dans l’« Europe nouvelle » voulue par les nazis. Ainsi, l’armistice prévoit de démanteler totalement le territoire et non pas de sauvegarder l’ « unité française », comme l’affirme le chef de l’Etat français.
La collaboration s’applique à tous les domaines (militaire, économique et surtout policier). Vichy, en raflant d’abord les Juifs étrangers, puis les familles françaises par l'intermédiaire de sa police, se met au service de l'occupant. Ce régime marque donc une rupture dans l’histoire de France, il traduit une volonté de gommer la Révolution française et son héritage de liberté et de démocratie. L'adjectif collaborationniste est utilisé par les historiens pour qualifier ceux qui, dans la France de 1940 à 1944, sont partisans d'une alliance avec l'Allemagne nazie. Le qualificatif de collaborateur s'applique à la politique de collaboration avec l'Allemagne menée par les différents gouvernement de Vichy entre 1940 et 1944.


Après avoir entendu l'appel du 18 juin 1940, Pierre Dac tente par tous les moyens de rejoindre Londres. Il devient l'humoriste des émissions en français de Radio Londres à partir de 1943. Il y parodie les chansons à la mode pour dénoncer la politique de collaboration du régime de Vichy et brocarder ses dirigeants, notamment Pétain.
Outre les dirigeants du régime de Vichy, Philippe Pétain, Pierre Laval, Darnand, le chef de la milice, Pierre Dac mentionne ici les collaborationnistes convaincus qui adhèrent à la doctrine fasciste et souhaitent son application en France:
- Paul Marion
(Membre du PPF de Jacques Doriot), secrétaire général à l’information et à la propagande en 1941 ,
- Fernand De Brinon,
un des agents les plus zélés de la collaboration française avec les nazis,- Doriot fondateur du Parti Populaire Français, principal parti politique français de type fasciste,
- Henriot
secrétaire d’Etat à l’information et à la propagande en 1944.


"Les Fils de Pétain" Pierre Dac (1943

Philippe Pétain de son balcon
regardait la honteuse rangée de faux-jetons
la brochette de sacrés cochons
de Paul Marion à de Brinon
Darnand, Doriot
Laval, Henriot
d'un air éteint
il s'écria soudain :
"Y a t il des salauds parmi nous?"
"TOUS, TOUS, TOUS!!"
Traîne tes pieds par terre
la francisque à la main, c'est la fin
il n'est restera guere
de tous ces fils de Pétain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Après avoir tenté de réhabiliter Maurras et Céline (« feu vert » donné initialement par Matignon à la publication chez Gallimard des pamphlets antisémites dans la prestigieuse collection de la « Pléiade ») le gouvernement tente de mettre à l’honneur Pétain !En bonne logique devraient donc suivre Pierre Laval,Joseph Darnand et Robert Brasillach,entre autres.Ces sinistres personnages incarnent les pires moments de notre histoire.Ils ont en commun d’avoir été des nationalistes violents,rétrogrades,criminels.Pourtant le gouvernement multiplie les tentatives,restées infructueuses face au tollé qu’elles ont provoqué,de raviver,de revivifier cette lèpre idéologique du XXème siècle.Ces fautes morales répétées du gouvernement ne témoignent-elles pas d’une ignorance crasse de l’histoire de notre pays ?Ne témoignent-elles pas aussi d’un rapport malsain à une idéologie nauséabonde et criminelle pourtant condamnée par des millions et des millions d’être humains dans le monde?L’admirable historien et citoyen-intellectuel Marc Bloch,supplicié par les nazis,n’a toujours pas été panthéonisé :il devra encore attendre du fait du curieux sens de la justice dont font preuve nombre de « responsables » politiques français.Il est vrai que Marc Bloch a payé du prix de sa vie son refus de la pétainisation des esprits.